Thomas Perret, créateur de « mon petit placement » après nous avoir parlé de son parcours d’entrepreneur dans un précédent article, a encore une fois accepté de nous rencontrer mais pour parler cette fois ci non plus de lui,mais de sa récente start-up, qui tend à redéfinir totalement les règles de l’investissement financier.
Comment avez-vous eu l’idée de créer Mon petit placement ?
Il y a 2 ans lorsque je travaillais à New-York et que je conseillais des fonds de pensions sur leur stratégie d’investissement j’ai remarqué qu’il y avait une expertise de produit et d’accompagnement très poussée. Sur 20 ans le rendement moyen de nos fonds était de 7%, ce qui peut paraître énorme lorsque l’on sait que le rendement d’un livret A tourne autour de 1%. C’est cette asymétrie qui m’a poussé à rendre accessible à des personnes qui n’ont pas de gros moyens des produits qui sont réservés à des gens fortunés.
Quel a été ensuite ton business plan ?
La première étape clé a été l’incubateur, c’est comme ça que je suis passé d’étudiant à entrepreneur. L’incubateur est celui d’une banque qui est orientée fintech, ce qui a plu c’est que j’avais déjà des clients intéressés, plus de 500 regroupés dans une base de données, par MPP et qui étaient prêts à placer leur argent chez MPP. Une fois que je suis entré dans l’incubateur, ce fut plus facile car tout est regroupé dans un seul espace. Je me suis alors mis à rechercher des fonds et des développeurs. Aujourd’hui 2000 personnes sont pré-inscrites. Nous lançons le site web en mars 2019.
Quelles garanties donnez-vous aux personnes qui souhaitent placer leur argent chez MPP ?
Mon petit placement a obtenu les autorisations de l’AMF et de l’autorité de contrôle prudentiel. Cela a été long et exigeant car en France il est impossible de proposer une offre en épargne financière sans au préalable avoir obtenu la certitude que les sommes sont bien placées un compte titre. Chez MPP on s’occupe d’ouvrir un compte espèce et de le placer sur un compte titre géré par Natixis la banque d’investissement du groupe BPCE. Ce compte titre permet ensuite d’investir dans les sociétés de gestion partenaires.
Pourquoi ce modèle d’investissement est-il viable ? A qui s’adresse-t-il ?
Ce modèle est viable car nous donnons des conseils en fonction des attentes de chacun en matière de placement financier, de plus tous les placements sont effectués sur des comptes titres chez Natixis. Mon Petit Placement, si on le compare à un livret A qui rapporte à peine 1%, propose un placement alternatif qui donne accès à des produits qui ne sont pas accessibles à tout le monde et propose des rendements bien supérieurs à ce que nous trouvons sur le marché (nos rendements sont supérieurs à 5%). Nous nous adressons à des personnes novices dans le placement financier qui ont une envie d’apprendre le placement financier et qui ont envie de placer des petites sommes mais à long terme. On souhaite être une porte d’entrée vers le monde de l’investissement.
As-tu rencontré des difficultés ?
Nous avons rencontré 2 difficultés majeures. La première est juridique car en matière de placement et d’épargne, personne ne peut se lancer sans avoir obtenu au préalable les autorisations des autorités réglementaires françaises. Les procédures sont longues et coûteuses et cela nous a retardés d’au moins 6 mois dans le lancement de notre site web. Malgré tout, nous avons d’ores et déjà 2000 personnes pré-inscrites, ce qui atteste de l’attractivité du modèle et de l’existence du modèle.
Merci beaucoup pour cette interview et nous vous souhaitons bonne chance pour votre projet qui semble en effet plus que prometteur.
Interviewer : Edouard Leroux et Lucas Giordimaina