Dans le cadre de l’Audit & Finance Bootcamp organisé le 27 septembre 2018 à Grenoble Ecole de Management, GEM Finance Society a eu la chance d’interviewer bpifrance.
BPI France (pour Banque Publique d’Investissement) est une compagnie financière française détenue à 50% par l’État Français et à 50% par la Caisse des Dépôts et des Consignations. Sa création est relativement récente et date de décembre 2012. Elle est la fusion de nombreux autres groupes : Oséo, CDC, FSI régions, etc… et a pour but d’investir dans les PME, les start-ups et les ETI françaises, en synergie avec les politiques des Administrations Publiques.
BPI France a une vraie particularité : elle ne possède pas officiellement le statut de banque. Elle est une compagnie financière venant en aide aux PME, start-ups et ETI françaises en synergie avec les politiques publiques étatiques et régionales.
À l’échelle nationale, c’est 14,4 Md€ de financements directs, 8,9 Md€ de prêts bancaires garantis pour un total de 85 000 entreprises financées ainsi que 7 500 entreprises accompagnées en conseil, formation et mise en relation.
Mathieu TRICOT (Chargé d’Affaires Innovation) & Mme. Luisa PICCININI (Chargé d’Affaires Innovations) :
Pourriez-vous nous présenter votre parcours et votre poste actuel ?
Mme Piccinini : “Diplômée d’une école d’ingénieur de Pérouse, en Italie j’ai commencé par être ingénieur hydraulicien en Angleterre au sein de “l’Environment Agency”. J’ai ensuite intégré en 2005 le Master Double Compétence Management Technologique de GEM. Cela m’a permis d’intégrer la filière de la Valorisation et du Financement de l’Innovation, dans un premier temps au Bureau d’études Marketing du CEA à Grenoble, par la suite au pôle de compétitivité Tenerrdis, spécialisé dans les énergies renouvelables. Et enfin en tant que Chargé d’Affaires Innovation à BPI France.”
M. Tricot : “Un parcours proche pour ma part, puisque je suis à l’origine ingénieur informatique, j’ai ensuite intégré le Mastère Spécialisé Management Technologique de l’Innovation en 2010. Après avoir travaillé dans une entreprise de conseil, j’ai intégré BPI France, également en tant que Chargé d’affaires innovation.”
Y a-t-il une journée type ? Pouvez-vous nous parler de vos différentes missions ?
Mme Piccinini : “Difficile de vous la donner dans l’ordre ! Nous procédons à de l’analyse financière des dossiers présentés, à leur instruction, et au suivi de ces derniers.”
M. Tricot : “On entretient également la relation institutionnelle entre les différentes parties : les entreprise, les CCI, les pôles de compétitivité”, les incubateurs, celui de GEM notamment.”
Mme Piccinini : “Nous avons aussi une dimension commerciale à notre métier, nous prospectons aussi les entreprises pour qu’elles souscrivent à nos offres, ou qu’elles bénéficient des prêts à taux zéro ou des subventions.”
Sur quels critères BPI France choisit-elle d’accompagner ou non une entreprise ?
M. Tricot : “Nous n’avons pas de critères précis, cela varie grandement suivant l’entreprise. Par exemple, une start-up qui nous semble particulièrement innovante mais financièrement, peut-être moins stable que d’autre, pourra profiter des subventions et de nos services. Pour les groupes de taille plus importante, nous nous concentrons sur la partie financière, notamment la gestion des liquidités et du BFR, mais également des conseils spécifiques aux entreprises souhaitant investir et mettre en place de nouveaux projets.”
Mme Piccinini : “Globalement, notre métier se décompose en 50% d’analyse financière et 50% d’innovations. Les start-ups sont sur un modèle très prévisionnel qui nécessite également un appui financier solide, alors que les ETI et les PME sont sur des modèles plus stables financièrement, mais ont régulièrement besoin de soutien au niveau du BFR et de prêts pour financer les investissements. C’était nouveau pour nous, cela nous a conséquemment formé en analyse financière.”
Mme BUYS, (Analyste crédit et Responsable RH) :
Quels sont les avantages pour un étudiant de commencer sa carrière à la BPI ?
Mme Buys : “Travailler chez BPI France permet d’avoir une première expérience en finance d’entreprise spécialisée dans les crédits et non pas dans la gestion de flux quotidien. BPI permet de se professionnaliser rapidement en travaillant avec des entreprises demandant des crédits entre 10 000€ et plusieurs millions d’euros.”
Quel est la différence entre les emplois proposés dans les emplois à Paris et ceux proposés à Grenoble ?
Mme Buys : “À Grenoble comme dans le reste de la Province, les salariés ont plus un rôle de banquier et travaillent sur des opérations dites de ‘bas de bilan’. À Paris, ils travaillent sur les mêmes opérations mais intègrent aussi les opérations dites de haut de bilan.”
Quand et comment un étudiant peut-il candidater pour un stage, une alternance ou un emploi ? Comment se déroule le processus de recrutement ?
Mme Buys : “Tous les sites de BPI France postent leurs offres d’emploi ou de stage sur bpifrance.fr. En tant que responsable des ressources humaines pour les sites de Grenoble, Annecy et Valence, j’envoie aussi les offres au département recrutement de Grenoble EM. Les autres responsables RH font de même avec les écoles proches de leurs sites d’activités. Les candidatures spontanées sont aussi très bien vues et permettent, parfois de répondre à un besoin. Les candidatures pour les premières parties de césure ont déjà été lancées.”
Il ne faut pas hésiter à doubler les candidatures c’est à dire à envoyer son CV et sa lettre de motivation au site de BPI France dans lequel on aimerait bien travailler et au siège à Paris en demandant à être redirigés vers certaines régions.”
Combien de personnes recrutez-vous par an sur vos différents sites ?
Mme Buys : “Je recrute chaque année jusqu’à 6 stagiaires de 6 mois, 2 sur chaque site ainsi que 3 alternants. Que ce soit pour un stage de césure ou bien une alternance, il ne faut pas hésiter à nous relancer. Les relances sont toujours bien vues et dénotent d’une certaine motivation.”
Il y a-t-il des compétences particulières à posséder ? Des points particuliers à maîtriser pour le recrutement ?
Mme Buys : “C’est un plus si le candidat maîtrise déjà les bases de la comptabilité et de l’analyse financière (SIG, CAF, BFR…). Si le stagiaire ne les possède pas, cela n’est pas un souci, nous le formerons. Il ne découvrira pas autant les métiers de la finance chez BPI France qu’un stagiaire maîtrisant déjà ces bases.”
Merci !
Interview réalisée par Aurélien Payet et Francis Courbis pour GEM Finance Society