Stagnation & BCE


Nous vous prévenons, la semaine  n’a pas été la plus animée que les marchés ont connu (-0,41%). Peu de chiffres macroéconomiques, peu de résultats, un marché qui attend le sommet du G7 et de voir comment la situation en Italie et en Espagne se développe… Mais il y a quand même certaines choses à revoir. Retour sur la semaine du 04/06/2018.

Le CAC débute sa semaine animée par la volonté d’AccorHotel de se lancer dans une prise de participation minoritaire de la compagnie aérienne Air-France KLM. Une décision qui n’a visiblement pas plu aux investisseurs, qui corrigent Accor de –6,95%, tandis que le titre Air France prend lui 5%.

La Société Générale dément de son côté toute fusion avec UniCrédit « dans le court terme».

Aux USA, les bons chiffres de l’emploi et le sommet avec la Corée du Nord finalement maintenue gardent Wall-Street au vert.

La deuxième séance de la semaine démarre en hausse puis est vite rattrapée par un courant baissier et termine finalement dans le rouge. Le regain de la crainte vis-à-vis de l’Italie (le rebond du taux 10 ans qui s’était pourtant calmé en fin de semaine dernière) et des chiffres macroéconomiques moyens n’aident pas le CAC à se distinguer. (L’indice des directeurs d’achat (PMI) IHS-Markit Composite : 54,2 en mai, estimation 54,5).

Mercredi : rien, merci bonne soirée.

Face à un Euro qui continue de s’apprécier face au dollar et le fameux G7 qui approche, les investisseurs regardent vers les Etats-Unis. Les marchés ne bougent pas du mardi au jeudi (variation d’à peine 50 points sur ces trois jours).

Le vendredi est bien plus intéressant sur les marchés. D’une part car nous retrouvons un CAC en hausse, symbolique certes, mais en hausse tout de même, d’autre part car nous y voyons plus clair du côté de la BCE qui semble vouloir sortir de sa politique de « planche à billet ».

Alors que se passe-t-il avec la Banque Centrale ? Commençons avec un rappel des effets de son programme d’achat d’actifs (QE).

Ces dernières années, la BCE a procédé à une politique accommodante (assouplissement quantitatif). En gros, elle achète aux Etats mais aussi aux entreprises leurs dettes, représentant au début 60 milliards d’euro par mois au début, puis 30 milliards aujourd’hui. N’étant pas suffisant, la Banque Centrale procède aussi à une politique de taux 0.

Face à une économie essoufflée, la BCE baisse ses taux directeurs, permettant ainsi aux banques d’emprunter sans rien payer ou presque (taux 0%). Les banques dites « commerciales » (Société Générale, Crédit Mutuel…) vont alors emprunter à la BCE sans rien devoir lui rembourser en plus : si elles empruntent 1000, elles rendent 1000, l’objectif principal étant d’injecter des liquidités dans l’économie. Les ménages et les Etats ont donc pu emprunter à des taux bien plus bas, relançant ainsi l’économie au sein de la zone euro.

Objectifs atteints ? Oui, la BCE a réussi à lutter contre les menaces déflationnistes, l’inflation étant aujourd’hui à 1,9%, l’objectif parfait selon elle. Le taux de change EUR/USD est lui retourné à la baisse, favorisant la zone euro.

Parfait, pourquoi on change alors ? Prendre un médicament tous les jours ne fait au bout d’un moment plus d’effet, le prendre quand tout va bien est encore pire, je suis sûr que votre maman vous l’a déjà dit. Et bien c’est pareil pour l’économie. Aujourd’hui l’inflation proche de 2%, la hausse des salaires et des commodités (notamment du pétrole) et la bonne santé globale de l’économie fait que la BCE considère que les pays sont actuellement dans de bonnes conditions pour ne plus avoir besoin de ces rachats d’actif. Elle va alors progressivement sortir de cette politique puis petit à petit remonter les taux.

Des risques ? Sortir d’une telle politique est rarement sans risques. Les pays les plus endettés (bonjour l’Italie -on vous laisse faire le lien avec la hausse du taux 10 ans- et la Grèce qui se relève doucement) seront un peu secoués car elles devront rembourser cette dette avec des intérêts. Ensuite ce sera le tour des ménages qui devront payer des intérêts plus élevés. Mais si les salaires continuent de progresser, ce devrait être soutenable.

Les plus fortes hausse de la semaine

MICHELIN 3.9%

STMICROELECTRONICS 3.3%

KERING 2.7%

PEUGEOT 2.3%

Les plus fortes baisses de la semaine

ACCORD -8.8%

SCHNEIDER -3.1%

CARREFOUR -2.9%

DANONE -2.5%


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *